- 21 octobre 2020
- Nouvelles, réadaptation expliquée
Vous avez surement déjà entendu « Practice makes perfect », ou son équivalent en bon français « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Eh bien, laissez-moi vous présenter les faits qui appuient cet adage populaire.
Présentation
Appelée aussi plasticité neuronale ou cérébrale, la neuroplasticité est un concept scientifique décrivant la propriété des structures et des fonctions du système nerveux (nerfs et encéphale) de pouvoir s’adapter, en réponse à l’environnement, aux tâches à exécuter, etc. (1) Elle regroupe les phénomènes suivants :
- Neurogénèse : processus par lequel une cellule souche du cerveau se duplique pour former un nouveau neurone. Nous croyions auparavant que ce phénomène cessait avec la fin de l’enfance. Il existe des preuves que la neurogénèse se produit chez l’adulte humain, mais son ampleur reste à établir. (5-6)
- Changements de morphologie des neurones : ajout ou suppression des branches créant les connexions d’un neurone à l’autre.
- Modification du nombre et de la qualité des contacts entre les neurones : optimise la communication entre 2 neurones. C’est au cerveau ce qu’est la bande passante à l’internet.
Bref la neuroplasticité est le processus par lequel des neurones peuvent être créés, se réorganisent et améliorent l’efficacité de leurs communications entre eux. Elle s’opère chaque fois que nous faisons un nouvel apprentissage, peu importe le domaine, autant académique, créatif ou moteur.
Analogie
Comparons le cerveau au système routier d’une grande ville. Chaque tronçon entre deux coins de rue est un neurone et chaque intersection un point de connexion entre ces neurones (synapse). Se remémorer une information ou une manière de faire serait donc ici comme de parcourir un itinéraire. Que ce soit l’apprentissage d’une table de multiplication, d’un mouvement de danse ou d’une nouvelle langue, chacun est un itinéraire (apprentissage) différent, qui sera parcouru avec une aisance croissante à chaque répétition.
Imaginons devoir se rendre à un nouveau lieu de travail. Au début nous devrons regarder une carte avant de partir, prendre en note les points clés et être attentif au nom des rues (ou utiliser un service de navigation, mais ça sollicite beaucoup moins la neuroplasticité). Avec chaque réitération, l’exécution s’affinera, nous saurons quand garder la gauche pour tourner, ou trouverons des raccourcis, puis le niveau de concentration requis diminuera jusqu’à ce qu’éventuellement, notre attention pendant le trajet soit portée sur le menu du soir.
Si nous poussons l’analogie encore plus loin, la stimulation électrique fonctionnelle (SEF) serait comme de prendre un taxi. Au départ, il y a une aide extérieure pour atteindre la destination, puis éventuellement, à force d’avoir été attentif au trajet, il pourrait vous être possible de le parcourir de façon autonome.
Applications en réadaptation
« Lorsque le cerveau est lésé, il y a une réorganisation fonctionnelle adaptative de celui-ci : des stratégies de compensations et d’adaptations se mettent en place parallèlement à la substitution (activation de zones initialement non impliquées dans la fonction). Ces stratégies sont la base de la rééducation par le mouvement.» (2, 3)
« Ce potentiel d’adaptation du système nerveux permet au cerveau de récupérer après des troubles ou lésions et peut également réduire les effets des altérations structurelles causés par des pathologies comme la sclérose en plaques, l’AVC, la maladie de Parkinson, la détérioration cognitive (commotions cérébrales), la maladie d’ Alzheimer, la dyslexie, le TDA, etc… » (4)
Voilà pourquoi la neuroplasticité est la pierre angulaire de l’approche en réadaptation chez Neuro-concept. Nous pouvons vous aider à retrouver le chemin ou à en trouver ou tracer de nouveaux; on stimule la plasticité neuronale par nos traitements axés sur la répétition de tâches fonctionnelles, tant avec la stimulation électrique fonctionnelle ou l’utilisation de technologie que par des traitements plus conventionnels.
Références
1 Éloi, GAGNON, « La neuroplasticité au service de l’apprentissage », Vivre le primaire, Automne 2019, p 68-69, https://aqep.org/wp-content/uploads/2019/08/La-neuroplasticite-au-service-de-lapprentissage.pdf, consulté le 10 octobre 2020.
2 Joannie, ROBERGE, « Cours 4 – Sclérose en plaque », cours Rééducation en Neurologie, Collège Ellis, Campus de Longueuil, Automne 2019.
3 Anne, DE MORAND, Pratique de la rééducation neurologique, Issy-les-moulineaux, Elsevier-Masson, 2014, page VII.
4 cognifit.com, « Plasticité neuronale », consulté le 10 octobre 2020.
5 Kempermann G et al. Human Adult Neurogenesis: Evidence and Remaining Questions., NCBI National Center for Biotechnology Information, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6035081/, consulté le 12 octobre 2020.
6 Boldrini M et al. Human Hippocampal Neurogenesis Persists throughout Aging., NCBI National Center for Biotechnology Information, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5957089/, consulté le 12 octobre 2020.